De Bishkek à Song kol


Bishkek - Son Kul



- En route vers le lac Son Kul -

du 04 au 11 septembre 2016 Kirghizistan 308 km

 

Notre voyage commence ici au Kirghizistan. Nous sommes impatients de partir à la découverte des peuples nomades de l'Asie centrale!


Le dilemme!

Au départ de Bishkek pour rejoindre la Chine, trois routes sont possibles :

  • La première consiste à suivre la route principale entre Bishkek et Osh, puis rejoindre la frontière Chinoise au Sud du Kirghizistan à Irkeshtam (si vous êtes perdu, vous pouvez aller faire un tour sur la carte ci-dessus!). On rejoint ensuite Kashgar en Chine puis Urumqui en train. Cette solution permet de rester un maximum sur des routes goudronnées, mais ne passe pas par le lac Son Kul. De plus, nous craignons le traffic sur la route principale (les chauffeurs kirghizes n'ont pas bonne réputation...).
  • La deuxième route passe par le centre du Kirghizistan et le lac Son Kul, avant de rejoindre Osh. La suite est identique à la première possibilité. Elle donne la part belle aux pistes ce qui nous fait un peu hésiter (mais il parait que les pistes kirghizes ne sont pas si horrible que cela...).
  • La dernière route passe par le nord du Kirghizistan, le lac Issyk Kul pour rejoindre le Kazakstan et ses immenses steppes avant de rejoindre directement Urumqi en Chine. Ce trajet est un peu plus direct mais nous fait rater une bonne partie du Kirghizistan...

Après pas mal de tergiversations, on opte pour la route traversant entièrement le Kirgizistan et passant par le lac Son kul. Tant pis pour les pistes, on n'est pas venu jusqu'à Bishkek pour se défiler non plus!! Espérons quand meme que les pistes soient bonnes... et au pire, il parait que le stop marche bien par ici.

Il ne reste plus qu'a faire le plein de nourriture ; fruits secs, céréales, biscuits, nouilles chinoises,... (en dehors de la vodka, on a un gros doute sur l'approvisionnement des petites échopes que nous croiserons en route...) et c'est parti pour quelques jours dans les montagnes Kirghizes! Youpi!!

Sur les rives du lac Issyk kol

On part donc en direction de Bokonbaev sur la rive sud du lac Issyk Kul en compagnie de Magali et Violaine, avec qui nous feront un bout de route jusqu'au lac Son Kul. Puisqu'il n'y a plus de trains pour Balyktchy à cette période de l'année, nous prenons un taxi pour faire cette première partie de route, réputée peu intéressante et avec beaucoup de traffic.

 

Norbert, notre chauffeur nous dépose quelques km après Bokonbaev, et nous pouvons ensuite nous dégourdir les jambes en pédalant jusqu'à Tong, une plage parfaite pour un premier camping. Le cadre est très sympa, mais une averse nous force à nous réfugier dans la tente sans profiter du lac. Nous nous rattrapons le lendemain matin sous un grand ciel bleu!! C'est l'occasion d'un petit bain rafraichissant avec Elicola.

Baignade matinale dans le lac Isyk kol
Baignade matinale dans le lac Isyk kol

Nous prenons ensuite la route en direction de Koshgor, en longeant le lac Issyk Kol. Les paysages sont vraiment très beau, et le temps bien que menaçant sur les montagnes nous épargne pour le moment.

En fin de journée, alors que nous faisons le plein d'eau dans un petit village en prévision de la nuit, Adilet, un jeune Kirghize d'une vingtaine d'année nous aborde l'air curieux. Assez rapidement, il nous propose de venir dormir chez lui et sa mère (Zina) à une centaine de mètres de là. Après de brèves hésitations, et surpris par cette invitation, on accepte et suivons Adilet. Une fois confortablement installé à quatre dans une grande pièce, il nous propose une petite ballade pour aller voir le coucher de soleil sur le lac Issyk Kol puis prendre un bain dans une source thermale. On passera la fin de soirée à boire du thé, manger de la pastèque et échanger avec lui et sa mère. Avec ses 3 mots d'anglais et les mimes, Adilet nous explique ses rêves de mariage avec une occidentale, sous le regard approbateur de sa mère ; Magali et Violaine semblent être de bonnes prétendantes et reçoivent des déclarations d'amour alors qu'il ne porte aucune attention à Elise qui est déjà "mariée". Soirée amusante mais quelque peu déconcertante.

Le lendemain, après un petit déjeuner partagé tous ensemble (on emmène nos gateaux et notre miel, alors que Zina nous a préparé du pain tout chaud!), nous reprenons la route en direction de Koshgor très content de cette première invitation dans une maison Kirghize!

Le pain frais de Zina
Le pain frais de Zina

A l'assaut des montagnes

Après presque deux jours à longer le lac Issik Kol, nous quittons ses rives un peu inquiets : depuis le départ de gros orages éclatent sur les montagnes que nous allons justement rejoindre maintenant... Lors de notre arrivée au lac Orto Tokoi, quelques km avant Koshgor, les contrastes sont saisissant ; sur notre gauche de gros nuages noirs et le tonnerre gronde alors que sur notre droite, c'est un grand ciel bleu. Nous sommes tout juste au milieu quand nous décidons de mettre la tente... Le vent commence alors à s'intensifier mais par bonheur les orages s'éloignent et on s'en tire juste avec quelques gouttes. Nous aurons finalement une superbe soirée et un magnifique ciel étoilé. Pas sur que nous aurons toujours autant de chance!

Camping sur les rives du lac Orto Tokoi
Camping sur les rives du lac Orto Tokoi
Le lendemain, nous faisons une bonne pause à Koshgor, la dernière grande ville que nous croisons avant de nous perdre dans les montagnes (au kirghizistan, on commence à appeler une grande ville toute bourgade qui présente 2 routes goudronnées, un hôtel et 2 magasins dignes de ce nom). Nous en profitons donc pour faire le plein de nourriture pour les prochains jours : muesli, fruits secs et nouilles chinoises (oui encore, on vous dit que Nico en raffole!). C'est aussi l'occasion de se faire un bon petit resto à côté du marché.
Le début de la piste vers le lac Son Kol
Le début de la piste vers le lac Son Kol

Après Koshgor, place donc à la piste, et nous sommes agréablement supris. Il y a bien des cailloux, des trous, des vaguelettes qui nous secouent dans tous les sens, du sable,... mais on trouve quand même un endroit assez lisse où mettre nos roues et avancer sans trop de difficulté. Les premiers kilomètres se passent d'autant mieux que nous remontons une vallée magnifique au milieu des chevaux sauvages (pour le plus grand bonheur d'Elise!) et des troupeaux de brebis et de vaches. Les bergers vivent ici dans des maisons en terre et utilisent les bouses de vaches séchées comme carburant pour le poêle.

Famille de bergers dans la montée vers Son Kol
Famille de bergers dans la montée vers Son Kol

La dernière partie de la montée au lac se corse sérieusement : la pente se raidit considérablement. Et pour ne rien arranger, le temps plutot clément jusqu'à present se gate sérieusement : du vent (de face, sinon c'est pas drôle), de grosses averses et des températures plutôt froides (en même temps à 3000 m, vous nous direz que c'est normal... mais quand même ca fait beaucoup!). Magali et Violaine, qui n'ont pas de petit développement sur leur vélo ont beaucoup de difficultés à pédaler, et passeront une bonne partie de la montée à pousser leur vélo jusqu'à ce qu'elles décident de monter dans un camion. Nous nous retrouvons donc tous les deux (enfin, trois avec Elicola, mais vu la météo, nous avons préféré la laisser au chaud dans les sacoches...) pour la deuxième partie du col. Elise monte tranquillement à son rythme pendant que Nicolas profite de chaque grosse averse pour casser sa chaine... Mais nous arriverons finalement au col, heureux et presque sous le soleil (parce que s'il y a bien un pays où le dictons "après la pluie vient le beau temps" se vérifie, c'est le Kirghizistan!!). Nous sommes même applaudis et félicités par un camion/bus d'étudiants Allemands arrivés quelques minutes après nous et impressionnés de nous trouver là. On en reparle dans quelques jours...

Un dernier effort : c'est le dernier virage... Alors qu'une yourte  redescend dans la vallée
Un dernier effort : c'est le dernier virage... Alors qu'une yourte redescend dans la vallée

Le lac Son Kul

La redescente sur le lac, au milieu des troupeaux de chevaux, de vaches, de moutons, et même de Yaks est très agréable. Quelques yourtes sont installés pour l'été dans ces grandes plaines qui bordent le lac, Nous arrivons d'ailleurs à la fin de saison, et nous croisons régulièrement des camions chargées d'une yourte qui redescendent dans la vallée, chercher des températures plus clémentes pour passer l'hiver. Mais pour notre plus grands plaisirs, il y a encore beaucoup de vie autour du lac! Nous retrouverons d'ailleurs Magali et Violaine, dans une yourte faisant office de Guest house. Ce soir, on est exténués, mais pas besoin d'installer le camp, on dort en yourte.

 

Les yourtes kirghizes sont constituées d'une armature en bois recouverte de couvertures de laines ou feutre protégées par de la toile. Les suspectes, au nombre de 40, représentent le nombre de clans du peuple kirghize, ainsi, on peut observer le drapeau Kirghize dans toutes les yourtes.

Un poêle est situé à l'entrée, il est alimenté par les bouses séchées, et des matelas de laine sont disposés au sol, ils sont repliés et rangés dans la journée. Le mobilier est généralement limité à des coffres en bois permettant de ranger les affaires. Par contre il n'est pas rare de trouver des panneaux solaire sur les yourtes, et même des paraboles.

Nous profitons de cette soirée pour découvrir les spécialités culinaires des montagnes kirghizes. Comme il faut cuisiner avec les moyens du bord, beaucoup d'aliments sont à base de produits laitiers. On retrouve donc du beurre, de la crème et du yaourt faits à partir du lait de vache, ainsi que le "kurut", un fromage très dur sous forme de petite boulette séchée au soleil. Le lait de jument est mis en tonneau pour fermenter : le kumiz est la boisson favorite de la région. Nous sommes également surpris de retrouver beaucoup de bonbons, des gateaux et de la confiture (la confiture de myrtilles est un régal!).

Au réveil, le ciel gris et pluvieux aura laissé la place à un grand ciel bleu, On admire d'autant plus ces grandes plaines à perte de vues surplombées par des montagnes culminant à près de 5000 m. Difficile à imaginer, surtout à cette saison où il n'y a pas de neige sur les sommets et où le soleil nous réchauffe bien.

Après un petit atelier lessive et réparation de vélo (surtout la chaine de Nicolas... on va la bichonner pour qu'elle tienne au moins jusqu'à Osh), on reprend tranquillement la route pour contourner le lac par la rive sud. De ce côté, les yourtes se font plus rares, les nomades étant déjà en grande partie redescendus dans les vallées.

Sur la rive sud du lac Son kul
Sur la rive sud du lac Son kul

Second bivouac sur les rives du lac où l'on nous prépare du poisson grillé, tout droit sorti du lac et toujours accompagné des mêmes petites douceurs. Décidemment, le stock de noodles ne nous aura pas beaucoup servi. On avait pourtant acheté de quoi nourrir un régiment.

 

Au détour d'un virage, on est invité par un vieil homme à boire le kumiz (délicieux lait de jument fermenté, à ne rater sous aucun pretexte parait-il) dans sa yourte. Nous le suivons donc pour se délecter de ce délicieux brevage. On négocie tout de même un verre pour 2. On n'a par contre pas osé le boire cul sec, ne sachant pas comment il l'aurait pris (mais on vous assure qu'on aurait bien voulu), d'autant plus que l'impressionnant stock de vodka n'était pas là que pour la déco. On s'est tout de même forcés à le boire presque en entier pour ne pas le vexer (une gorgée de plus et le défi était raté :). L'estomac d'Elise s'en souviendra quelques heures...

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