Chine : le bilan


CHINE : Le bilan



- Après 1 mois et demi sur les routes de l'empire du milieu -

Alors, c'était comment la Chine?

Notre passage en Chine touche à sa fin, après près d’1 mois et demi sur les routes. Nous avons l’impression d’avoir parcouru si peu à l’échelle de cet immense pays. Et pourtant! Notre parcours a été extrêmement riche et variée. Traverser les régions de l’Ouest, c’est presque comme traverser plusieurs pays, tant les cultures, les paysages, l’architecture, les gens,... sont différents.

D’abord un petit goût d’orient dans le Xinjiang, puis la traversée des hauts plateaux Tibétains, à l’atmosphère si particulière, pour lentement redescendre dans le Yunnan et peu à peu retrouver des régions moins isolées, mais aussi beaucoup plus touristiques. La Chine telle qu'on l'imaginait.

Gros coup de coeur pour la route de Yushu à Garze. Loin des circuits touristiques, nous y avons découvert un Tibet tout à fait authentique et encore bien préservé (pour combien de temps?). La route était éprouvante et nous avons laissé un peu d’énergie sur ces plateaux, mais la récompense était à la hauteur de l’effort : des gens adorables, des paysages magnifiques, des monastères perchés à flanc de colline…

Même si nous aurions préféré la découvrir avec un peu plus de soleil, nous avons adoré cette région.

 

D’une manière générale, le contact avec les locaux était toujours très sympathique, même si après Shangri-la, en allant vers le sud, les gens sont devenus plus distants, presque indifférents. On vous rassure, on croisait toujours sur la route des gens impressionnés qui nous encourageaient chaudement. Même les camions nous klaxonnaient pour nous féliciter... ah non, en fait, c’était juste pour nous casser les oreilles! Est ce le revers du développement du tourisme dans cette région? La barrière de la langue est certainement un gros frein. Mais dès qu’un chinois baragouine quelques mots d’anglais, il s’empresse de venir nous poser quelques questions ou tente de nous aider s’il voit qu’on galère. C’est même arrivé plusieurs fois qu’ils appellent au téléphone un proche parlant anglais pour jouer les traducteurs.

Chinoiseries et autres faits marquants

En résumé, la Chine nous a enchanté, fasciné, étonné, fatigué, frustré, émerveillé… voici un petit florilège (en vrac) de ces petites choses insolites (ou pas) qui nous ont marqué :

Attention, pas d'amalgames ni de généralités, on aurait d'ailleurs bien du mal à vous présenter de la culture Chinoise après notre "bref" passage dans cet immense pays, mais simplement le reflet de quelques tranches de vies au travers des régions traversées et des gens rencontrés.

  • La communication, certainement le plus frustrant dans ce pays. Je ne sais pas si c’est la différence de culture qui veut ca mais la communication avec les Chinois peut s’averer très difficile. Très peu parlent anglais, encore que, ça ne pose pas forcément un problème. S’il nous est arrivé d’avoir de vraies conversations sans un mot, juste avec les mains, il nous est aussi arrivé de totalement se méprendre malgré des explications explicites, ou même des photos. C’est d’autant plus difficile qu’on a beau essayer d’apprendre quelques mots, c’est souvent insuffisant. On a bien tenté, mais ça se soldait souvent par un échec et une incompréhension totale. Les sons et la prononciation sont tellement subtils qu’il nous était quasiment impossible de nous faire comprendre en Chinois. Notre vocabulaire s’est donc limité à l’essentiel : bonjour, merci, pas épicé, riz, eau. Je crois qu’on a fait le tour. Frustrant!
  • La Chine nous a paru être un immense chantier : d’impressionnants travaux de construction de routes, tunnels, ponts, immeubles… qui défigurent sans aucun complexe nombre de vallées dans lesquelles nous sommes passés. Le gouvernement chinois semble encourager un exode de la population vers l’Ouest (beaucoup moins dense que l’Est). Dans certaines régions (Tibet, Xinjiang,...). Cet exode permettrait également de justifier et normaliser la présence des Chinois. D’origine majoritairement musulmane et ouighours, le Xinjiang est aujourd'hui massivement “colonisé” par les Hans. Les villes nouvelles poussent comme des champignons. La modernisation des transports, et la préférence “aux chinois de l’Est” dans les emplois de la région ont accéléré cet exode. A Urumqui, chef lieu de la province du Xinjiang, les Ouighours ont régulièrement exprimé leur opposition à cette discrimination devant l’emploi dans des manifestations réprimées dans le sang. Pour les curieux qui veulent en savoir un peu plus, vous pouvez écoutez l’émission “rendez-vous avec X” de France inter (http://www.franceinter.fr/emissions/rendez-vous-avec-x/rendez-vous-avec-x-06-decembre-2014).
  • Le tourisme est également en plein essor. Les sites attractifs ont été bien repérés et sont aménagés à outrance : des passerelles d’accès, des plateformes point de vue, des boutiques de souvenirs qui se multiplient. Tout est fait pour attirer les visiteurs et faciliter les accès, malheureusement au détriment des paysages et de l’authenticité des lieux. Il faut maintenant payer pour pouvoir circuler sur une route de montagne, prendre la même photo que tout le monde, ou encore flâner dans les ruelles d’une “vieille” ville qui n’a presque plus rien de véritablement ancien.
  • Les chinois sont totalement accros à leur téléphone. Qu’ils soient jeunes ou vieux, quasiment tout le monde possède un smartphone dernier cri. Il n’y a qu’à voir le nombre de boutiques de téléphones qui fleurissent dans la moindre petite ville, proposant des iPhones et vantant la 4G. Il n’est pas rare de les retrouver, chacun sur son écran, alors qu’ils sont attablés au restaurant, ne s’adressant même plus la parole, ou encore à regarder des films, derrière leur caisse ou comptoir, relevant à peine la tête pour nous encaisser. Les smartphones ont également supplanté les appareils photos (quoique, beaucoup de touristes étaient sacrément équipés en reflex et objectifs haut de gamme), et les chinois se prennent en selfie (généralement avec une pose ridicule) partout où ils passent. Il ne doit pas y avoir beaucoup de photos de paysages sur leurs cartes mémoires. Ils n’ont par ailleurs aucun complexe à s’arrêter au beau milieu de la route pour passer un coup de fil.
  • La gestion des déchets nous a encore une fois laissés dubitatifs. Dans les vallées reculées du Tibet, la question est vite réglée, les déchets finissent souvent dans la nature, quand ce n’est pas directement dans la rivière. Quelle ne fut pas notre surprise de voir des moines ramasser les déchets pour nettoyer les rives du monastère… pour les rendre à la rivière 20 m plus bas… Heureusement, les populations semblent se sensibiliser progressivement et en allant vers le sud, nous avons trouvé des containers (en métal ou en béton) où les déchets sont incinérés régulièrement. Dans les villes du Yunnan, il existe même un système de ramassage des ordures : le camion poubelle annonce sa venue en musique pour que les habitants y déposent leurs poubelles. Bon peut être que le camion poubelle vide sa benne dans la rivière la plus proche, mais c’est un bon début!. On a même vu des poubelles de tri sélectif, mais pas sûre que ce soit très efficace.
  • C’est en Chine que nous avons rencontré les toilettes les plus… particulières! - Les plus dégueulasses aussi, pardon, mais y’a pas d’autre mot. La palme d’or revenant aux toilettes de la frontière d’Uluquat. Mais c’est une autre histoire, qu’on ne vous racontera pas parce que bien trop trash! - Les toilettes publiques sont généralement “conviviales” : en général des trous à même le sol, donnant sur une fosse, séparés par des petits murets ne dépassant pas 1m de haut. Comme ça tu peux discuter avec le voisin. Dans beaucoup d’hôtels (principalement dans le Sichuan), on prend sa douche les pieds dans les toilettes turques. Faut pas faire tomber le savon…(hein Nico!!)
  • Nous avons trouvé les chinois totalement sans gêne. Les raclements de gorge, rots et crachats ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Au resto, ils sont capables de manger comme de vrais cochons, en mettant partout sur la table, mais surtout par terre. Le niveau sonore de leurs conversations est hallucinant, et ce, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, dans la rue ou devant la porte de ta chambre d'hôtel (ce qui aura d’ailleurs valu une petite crise de nerfs à Élise). On a souvent l’impression qu’ils s’engueulent alors qu’ils sont certainement en train de parler de la pluie et du beau temps.
  • La mode chez les enfants de moins de 3 ans est le pantalon ouvert à l’entrejambe pour leur éviter d’avoir à porter une couche et leur permettre de faire leurs besoins proprement… laissez nous en douter après la scène à laquelle nous avons assisté dans le train… la chemise du papa a été redecorée...
  • Nous avons croisé de nombreux moines en grosses voitures clinquantes, iPhone à la main, basket à la mode aux pieds… Qu'en est-il de l'absence de besoins matériels?
  • Dans tous les restos, on nous sert de l’eau chaude. L’eau n’étant pas potable, ils la font bouillir avant de la consommer. Habitués à des pratiques similaires avec le thé au kirghizistan, les premières fois, on a cru qu’ils avaient oublié de nous apporter du thé. On s’est finalement vite habitués. On a retrouvé les saveurs du thé un peu plus au sud, dans le yunnan.
  • Et pour finir, on vous assure qu'en Chine l'eau c'est bon!!

La Chine en chiffre

  • 1842 km
  • 18495 m de dénivelé, parés pour la saison de ski de rando!
  • 3,5 chaînes cassées : encore et toujours celle de Nico. Nous l’avons changée à Lijiang, juste avant qu’elle ne casse une nouvelle fois
  • 11456 canettes de redbull au bord des routes
  • Un certain nombre de kilos perdus : c’est pas qu’on soit pudiques, mais on n’a pas le compte exact. On sait juste que les cols à répétition ont eu raison de nos réserves. T’inquiète Mamy, on s’est remplumés depuis, les pâtisseries ont fait leur apparition dans le Yunnan (pour le plus grand bonheur d’Élise)
  • 2 chutes sans gravité : 1 pour Élise (c’était la vache ou le goudron, elle a choisi le goudron), 1 pour Nico (chute à l’arrière du peloton)
  • 0 hemorroides (pour répondre à la question de Vincent et pour voir si tu suis bien le blog 4 fois par jours ou si t’es juste un gros fayot)
  • 56 refus d’obtempérer
  • 798 crachats
  • 20 cols franchis : avec mes nouvelles cuisses en béton, quand tu veux Antoine, on se fait la cote de La Piaz… ah non que dis-je… le col de Joux plane… revanche l’été prochain!
  • 1754 “tachidele”
  • -3˚C au réveil
  • 4810 m : notre point culminant (4756 m à vélo)
  • 34 kg de riz englouti

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