Voyager avec des vélos

CHINE             VIETNAM             LAOS             CAMBODGE             THAÏLANDE             BIRMANIE

On pensait que prendre le train avec nos vélos en Chine relevait de l’exploit. Ce n’est en fait pas si compliqué, même si ce n’est effectivement pas toujours facile d’obtenir les infos, le personnel ne parlant quasiment jamais anglais.

Plusieurs possibilités pour acheter un billet de train :

• Sur Internet, via des agences. Il en existe plusieurs. Devant voyager durant LA semaine de vacances Chinoises, et craignant ne plus avoir de place, nous avions initialement choisi cette solution pour réserver notre billet en avance, depuis le Kirghizistan. Nous avons utilisé le site travelchinaguide (leur site donne d’ailleurs tout un tas d’infos sur les trains Chinois : comment lire un billet de train, quelles sont les conditions d’annulation, les différentes classes...). L’avantage est que l’on peut consulter les horaires, places disponibles et tarifs. Il suffit ensuite de récupérer son billet en gare. Du coup il faut quand même faire la queue, ce qui peut être parfois très long...
• Directement au guichet, l’idéal étant d’avoir repéré au préalable le numéro et l’horaire du train sur Internet. Encore mieux, demander à quelqu’un parlant anglais (dans une guesthouse par exemple) d’écrire la demande en Chinois, ça facilite pas mal la réservation.

Il existe différentes classes dans les trains Chinois, du plus rustique au plus confortable (le prix variant en conséquence) :

• Les hard seat
• Les soft seat

Et pour les longues distances,

• Les hard sleep : des couchettes “dures”, organisées par “compartiments” de 6, ouverts sur un couloir (l’équivalent de nos trains de nuits 2nde classe, les portes en moins). Les passagers vivent dans le couloir où des strapontins permettent de s’atabler pour manger ses noodles (l’eau chaude est en libre service dans chaque wagon), et n’hésitent pas à s’installer sur les couchettes du bas, qui, même si elles sont réservées, sont supposées accueillir n’importe qui le jour. On a donc une préférence pour les couchettes du milieu qui ont l’avantage d’être plus tranquilles, nous semblent plus spacieuses que celles du haut et ont une fenêtre.
• Les soft sleep : même principe que les hard sleep, avec des lits plus confortables et plus spacieux, organisés par compartiments de 4.

Les vélos ne peuvent généralement pas voyager dans le même train que nous. Il faut alors les envoyer par cargo, mais cela peut prendre plusieurs jours. L’idéal est de les envoyer avant, pour espérer les retrouver dès l’arrivée.

Il faut alors passer par la compagnie CRE qui s’occupe de l’expédition de marchandises et que l’on retrouve dans toutes les gares (il faut parfois chercher un peu). A Kashgar, nous n’avons même pas eu à nous donner cette peine puisqu’ils sont directement venus chercher les vélos et colis (nous avions aussi expédié une grande partie de nos affaires pour voyager plus léger) à notre guesthouse.

La facturation se fait au poids, les vélos comptant pour un forfait de 25 kg. A titre indicatif, ça nous a coûté environ 7 yuans par kg pour un trajet Kashgar-Xining.

Nous avons envoyé les vélos le lundi, et pris le train le mercredi. A notre arrivée à Xining le vendredi, ils étaient déjà là.

Nous avons également tenté de prendre le train de Dali à Kunming, mais finalement préféré le bus pour des raisons de timing. On nous demandait 100 yuans par vélos. Nous espérions qu’ils pourraient prendre le même train que nous et n’avions pas anticipé. Ils seraient en fait partis dans un autre train et arrivés le lendemain.

Pas de problème pour prendre le bus. Il suffit d’acheter les billet des passagers au guichet. Pour les vélos, il faut ensuite négocier un bakchich avec le chauffeur pour les mettre en soute. 50 yuans par vélos semble être la norme. Mais le prix peut varier en fonction du chauffeur et de la tête du client. Nous avons parfois payé plus (dure négociation ce jour là) et parfois moins (on a un peu exagéré, on ne connaissait pas encore les prix, mais notre chauffeur vraiment antipathique n’avait pas mérité beaucoup plus de toutes façons).

Easy! Un vrai jeu d’enfants…

Il suffit d’acheter son billet de train au guichet. Des wagons cargo sont prévus pour le transport de marchandises.

Nous avons pris le train 2 fois depuis Hanoi :

• Pour Haiphong, le billet coûte 70 000 dongs. Il faut ensuite aller au guichet des marchandises, situé à l’entrée des trains”régionaux”, de l’autre côté de la gare (rue Tran Quy Cap) et acheter le billet pour les vélos : 20 000 dongs par vélo. On le charge dans le wagon cargo avant de monter dans le train et le tour est joué. A Haï Hong, on récupère nos vélos directement sur le quai au niveau du wagon cargo.
• Pour Ninh Binh, le billet coûte 78 000 dongs. Le train que nous empruntons est en fait un train longue distance puisqu’il va jusqu’à Saigon. Cette fois-ci, le comptoir des marchandises se situe à quelques dizaines de mètres au sud de l’entrée principale. Le billet pour un vélo coûte 46 000 dongs. Personne ne peut nous promettre qu’ils prendront bien le même train que nous, mais après moultes vérifications de Nico, ils embarquent bien avec nous.

Pour tenter d’échapper au flot de touristes et aux tours organisés pour la baie d’Halong, nous avons préféré y aller en transports en commun, et avec nos vélos!

Depuis Hanoi, un train part pour Haiphong plusieurs fois par jour (nous avons pris celui de 6h du matin, arrivée à 8h15). Il faut ensuite pédaler jusqu’au ferry, situé à environ 15 km de la gare. La route n’est pas géniale, très passante, avec beaucoup de camions, mais ça se fait vite. Possibilité de prendre un taxi pour les piétons. Le ferry part régulièrement pour l’île de Cat Haï (8000 dongs par personne), qu’il faut traverser à vélo (7km). En ne traînant pas, on peut attraper le ferry suivant pour Cat Ba (5000 dongs par personne), et une demi heure plus tard, nous débarquons sur l’île.

Encore 25 km à parcourir pour atteindre la ville de Cat Ba. 2 routes sont possibles : la route côtière (pas mal défoncée mais quand même bien roulante et très jolie), et la route du centre (superbe!).

Pour repartir, nous avons traversé l’île jusqu’au port Nord, pour prendre le ferry pour Tuan Chau, la presqu'île au sud de Halong city. La route est moins vallonnée que la route côtière (Après 2 bonnes côtes, c’est tout plat) et vraiment magnifique. Le ferry (70 000 dongs) passe par la baie d’Halong et la vue est splendide. A priori, seulement 2 traversées par jours, à 9h et 16h (et peut être 13h selon la saison) depuis Cat Ba.

Arrivés à Tuan Chau, il faut encore pédaler 10 km pour rejoindre la gare routière de Bai Chay. Des bus partent pour Hanoi très régulièrement (environ toutes les demi heures). Mais pas facile d’en trouver un qui ait la place de prendre nos vélos et qui n’essaye pas de nous faire payer le prix fort. Avec un peu de patience, on finit par trouver, ou plutôt, ce sont eux qui nous trouvent, les chauffeurs étant à l'affût de passagers pour remplir leurs bus. Il nous aura fallu moins d’1h pour embarquer dans un bus pour Hanoi, 300 000 dongs pour 2 passagers et 2 vélos (un ticket pour une personne valant 80 000 dongs).

Attention toutefois, il y a plusieurs gares routières à Hanoi. Depuis Halong, les bus vont soit à Gia Lam, soit à My Dinh, respectivement à quelques km à l’est et à l’Ouest du vieux Hanoi.

Il est assez facile de prendre le bus avec les vélos au Laos.

• De Vang Vieng à Vientiane, nous avons pris un “mini” bus muni d’un rack à bagages sur le toit. Les vélos ont donc été installés sans soucis sur le toit. Nous avons simplement payé un supplément de 20 000 kip par vélo (le billet coûtant 40 000 kip par personne).
• De Vientiane à Pakse, nous avons acheté le billet de bus auprès d’un hôtel, la gare routière (celle du Sud) se situant à près de 10 km du centre (155 000 kip/pers). Le supplément vélo est à payer directement au guichet de la gare routière. Après négociation, nous avons payé 70 000 kip par vélo. Le chauffeur était un peu réticent en voyant nos vélos arriver. Il aurait bien voulu les accrocher avec une simple ficelle à l’arrière du bus, mais avec un peu d’insistance et de réorganisation des soutes (on devient plutôt bons à tetris), ils ont été chargés sans problème.

Nous avons effectué des trajets plus ou moins longs en bateau, pour descendre ou traverser des rivières. Les vélos n’ont jamais été un soucis.

• Pour descendre la rivière Nam Ou, nous avons simplement payé un supplément pour les vélos. De Muang Khua à Muang Ngoi : 100 000 kip/pers et 30 000 kip par velo. De Muang Ngoi à Nong Khiaw : 25 000 kip/pers et 20 000 kip/velo. Les vélos étaient chargés soit sur le toit de la pirogue, soit directement avec les bagages, en fonction de la place disponible.
• Pour traverser d’île en ile sur le Mekong, nous avons pris plein de petits traversiers. De la simple pirogue au “catamaran” (2 pirogues reliées par une plateforme en bois), pas de problème, on peut même y aller en scooter. Les trajets nous ont généralement coûté 10 000 kip chacun (vélo compris), ce qui nous paraissait un peu cher, mais nous n’avons jamais réussi à négocier. Pour quitter Don Khone et rejoindre la terre ferme à Naka Sang, compter 20 000 kip par personne + 5000 kip par vélo.

Nous avons rejoint Battambang en bateau depuis Siem Reap, pour éviter la route principale et le gros détour qu'elle imposait. Nous n'avons eu aucun soucis pour y charger les vélos. Nous avons réservé notre ticket (et le supplément vélo) à l'avance auprès de notre guesthouse à Siem Reap (le port se trouvant à plus de 10 km du centre, nous n'avons pas fait l'aller-retour exprès) et sommes arrivés en avance le jour du départ pour s'assurer une bonne place pour les vélos. 

Au total, nous avons payé : 22$ par personne et 6$ par vélo. Compter près de 8h de trajet dans ce sens, en saison sèche.

Aucun soucis pour charger les vélos dans les trains thaïlandais, il suffit de payer un petit supplément, et selon le type de train, les vélos seront chargés dans un wagon spécial, ou directement dans le wagon passager :

• De Ban Phlu Ta Luang (Rayong) à Bangkok, nous avons payé 32 bath par personne et 45 bath par vélo. Nous n'avons pu acheter le billet qu'une heure avant l'arrivée du train, mais aucun problème de place depuis cette petite gare. Les vélos ont été casés comme on a pu, dans le même wagon que nous.
• De Bangkok à Nakhon Sawan, nous avons réservé nos billets la veille pour être surs d'avoir une place (48 bath par personne), ce train étant beaucoup plus fréquenté. Le supplément vélo est payable au guichet dédié (90 bath par vélo), à l'entrée du quai, le jour même. Les vélos sont alors chargés dans le wagon marchandise. 

Nous avons pris le train entre Bago et Yangon. Billets achetés le jour même à la gare de Bago. Nous avons payé 1000 kyat par personne, 400 kyat pour les bagages et 450 kyat pour les 2 vélos.

Les vélos ont été amenés au local marchandise puis chargés dans le wagon dédié. Tout n'était pas très clair mais tout le monde s'est occupé de nous comme des rois. Il n'y a qu'à voir les grandes affiches "take care of tourists"... même le placement dans le train fait l'objet d'une attention particulière pour les quelques touristes qui prennent ce train... presque déroutant, même.

Nous avons effectué plusieurs longs trajets en bus, sans aucun soucis. Attention tout de même, les tarifs peuvent varier d'une compagnie à l'autre, notamment pour les vélos. Nous avons privilégié un peu de confort pour ces bus de nuit et les horaires les plus arrangeants. Les bus que nous avons payé ne sont donc pas forcément les moins chers. 

• De Yangon au lac Inle (Kalaw) : 17500 kyat par personne et 9000 kyat par vélo.
• Du lac Inle (Nyaung Shwe) à Bagan : 20500 kyat par personne et 6000 kyat par vélo

A noter que les bus de nuits partent rarement après 19-20h (va savoir pourquoi?) et peuvent donc arriver à destination au beau milieu de la nuit. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à Kalaw, à 4h du matin, à tourner en vain à la recherche d'un hôtel libre et abordable pour finir notre nuit (bon ok, on était 6, des bus avaient déjà déversé leur flot de touristes et nous n'étions pas prêts à payer 25$ par chambre pour 3h de sommeil) . Mieux vaut, dans ce cas, avoir réservé une chambre, si on ne veut pas se retrouver à attendre le lever du jour dans le seul "café" ouvert... l'avantage, c'est qu'on n'est pas les seuls dans cette galère.